Voici des pages consacrées à la littérature et à l’actualité culturelle concernant la République tchèque. Cet espace est destiné à un public francophone désireux d’en savoir plus sur ce beau pays situé au cœur de l’Europe.
Ce site a été créé à la demande de l’Ambassade de la République tchèque à Paris par Kristýna Matysová, lectrice de tchèque à l’Université de Lille qui est aussi son administratrice.
litteraturetcheque.fr a pour objectif de vous donner envie de lire des auteurs tchèques et de participer aux divers événements ayant lieu majoritairement en France. Mais ce site est là aussi pour vous permettre de vous exprimer, d’échanger des expériences et d’entrer en contact avec la communauté des tchécophiles.
Si vous souhaitez faire publier une critique d’une œuvre que vous avez lue, nous envoyer une lettre recommandée, ou nous faire part d’une manifestation culturelle, n’hésitez pas d’utiliser le formulaire de contact.
Au plaisir de vous accueillir ou de vous lire et bonne balade au fil de ces lignes !
Le recueil de poésie de Jan ZÁBRANA traduit du tchèque
par Petr Zavadil et Cédric Demangeot a paru en 2020 aux éditions FISSILE.
Jan ZÁBRANA
(1931-1984)
Jan Zábrana naît en 1931 à Herálec, un village à mi-chemin de Prague et de Brno. Il grandit dans la région, dans la ville de Humpolec. Il n’a pas encore dix-sept ans en février 1949, lors du fameux « coup de Prague ». Ses parents, engagés politiquement, victimes des campagnes d’épuration politique, furent tous deux arrêtés. Jan se voit la même année refuser par le régime l’autorisation de poursuivre ses études.
Après des emplois comme ouvrier en usine, il parvient à s’employer librement comme traducteur du russe et de l’anglais, et accomplit en ce domaine une œuvre importante et remarquable : Conrad, Ginsberg, Tsvetaeva, Mandelstam, Pasternak, Isaac Babel, Wallace Stevens, Sylvia Plath, entre autres. Autant d’auteurs qui lui furent certainement de précieux compagnons intérieurs, à ce moment de l’histoire.
En 1957, il publie pour la première fois quelques-uns de ses poèmes en revue.A partir des années 1960, l’horizon s’éclaircit un peu : ses parents sont libérés en 1960. Quelques années plus tard, la Tchécoslovaquie se fait le laboratoire d’une libéralisation culturelle exceptionnelle dans l’ère soviétique, et le creuset d’une génération particulièrement inspirée.Jan Zábrana y participe en publiant ses trois livres de poésie : Obsédantes icônes noires (1965), Pages de journal (1968) et Lynchage(1968), ainsi que trois romans policiers, écrits en collaboration avec Josef Škvorecký.
L’embellie ne dure pas. Suite au Printemps de Prague Jan Zábrana, se voit interdit de publication. Il poursuit ses travaux de traduction, mais ne publiera plus aucun texte.
Le mur des souvenirs (collection tchèque – fissile 2020), n’a pas paru du vivant de Jan Zábrana. Le manuscrit a été trouvé dans ses papiers après sa mort. L’édition originale tchèque (Atlantis, Brno, 1992) est posthume de presque une décennie.
…Langue à clous. Épervier plein de poux.
Le calme des dimanche après-midi en prison.
La nostalgie des coïts
qui n’ont pas eu lieu, il y a quinze ans de ça.
Seul le corps de cette femme fut réel pour moi,
tout le reste, rien qu’un édredon de neige délavée, incolore.
Une glace flottarde au citron.
« Croyez en le parti, camarades ! »
Mais croyez, croyez donc après la mort.
Le meurtre qu’on désire est à demi commis.
Toi, petit tambour de mon amour !
Enfant de Loth !
« Les mains partaitement propres, le cœur brûlant,
les mains parfaitement propres ! »
Nettoyées au permanganate.
Encore, encore ce coït, il y a treize ans de ça
qui m’a fait manquer la visite à ma mère en prison.
Comme nous nous sommes aimés, cette nuit de Noël !
…
JAN ZÁBRANA
Au début de cette nouvelle année paraît Une personne sensible, le nouveau roman de Jáchym Topol traduit du tchèque par Marianne Canavaggio dans la maison d’édition Noir sur Blanc. C’est un livre passionnant, noir et très drôle.
Après avoir bourlingué dans les festivals de théâtre d’Europe avec sa femme junkie et leurs deux enfants, Mour décide de rentrer en Bohême. Nous sommes en 2015 et le rejet des étrangers grandit partout. Après de nombreuses péripéties, dont un détour par la guerre du Donbass où Mour récupère Gérard Depardieu, la famille s’installe sur les rives de la Sázava, au sud-est de Prague.
Mour est alors accusé d’avoir assassiné son beau-père. Il échappe à la justice et s’embarque dans un road trip à travers la région avec ses deux fils. À pied, en voiture et en bateau, ils rencontrent toutes sortes de personnages : gitans, prostituées, prêteurs sur gages, ivrognes, voyous… Le voyage culminera dans un grand finale réunissant un mariage, un bordel, la police tchèque et un tank russe.
Bienvenue dans le Far East ! Dans ce roman très contemporain, alternant scènes grotesques, descriptions poétiques, dialogues drôles et enlevés, chacun vit selon ses propres lois. Sur un rythme trépidant, transgressant les tabous, Topol aborde les grands thèmes d’aujourd’hui : la religion, la famille, la survie au quotidien, le populisme et la menace russe.
Cette année, le lauréat du prix Premia Bohemica est le bohémiste et traducteur français Xavier Galmiche
Le prix Premia Bohemica 2020 a été décerné au bohémiste français Xavier Galmiche. Au nom du Ministère de la Culture, la Bibliothèque régionale de Moravie (Moravská zemská knihovna, MZK) accorde cette récompense à des bohémistes ou traducteurs étrangers qui participent largement à la diffusion de la littérature tchèque au sein de leur pays. Le lauréat du prix est choisi par une commission composée de chercheurs universitaires et académiques de renom, spécialisés en littérature tchèque, et d’anciens lauréats du prix.
Xavier Galmiche (1963-) est professeur de littérature tchèque et de cultures d’Europe centrale au département d’études slaves de Sorbonne Université Paris-IV Sorbonne. Il a vécu à Prague entre 1984 et 1986, s’est adonné à des activités de publication dès les années 1980. Il a gagné l’attention du public académique tchèque notamment par sa monographie sur Vladimír Holan – Vladimír Holan, le bibliothécaire de Dieu, Prague 1905-1980 (2009), publiée en tchèque en 2012.
Depuis longtemps, Galmiche s’est intéressé à plusieurs écrivains tchèques majeurs, et traduit en français certains des textes de Karel Čapek, Bohumil Hrabal, Vladimír Holan, Jan Vladislav, Jakub Deml ou encore Karel Jaromír Erben, Jan Amos Komenský, entre autres. Dans le cadre de ses activités de traduction, il s’est attaqué entre autres à des textes de spécialistes d’esthétique tchèques comme Jan Mukařovský, Josef Durdík, Otakar Zich, ou également d’artistes comme Josef Váchal ou Bohuslav Reynek.
Le professeur Petr A. Bílek, théoricien de la littérature et historien tchèque, explique à son porpos : « Originales et détonantes, ses analyses incitent le lecteur à prolonger la réflexion. Depuis la fin des années 1980 où il a commencé de publier, Xavier Galmiche se tient à califourchon entre sa culture française d’origine et la culture tchèque, qu’il a faite sienne. Il a des compétences et des idées qui lui permettent de ne pas être, tant s’en faut, un simple intermédiaire des analyses produites par les Tchèques. Ce qu’il découvre et interprète est globalement profitable pour le contexte tchèque. »
L’annonce et la remise du prix au lauréat en présence du représentant du Ministère de la Culture se dérouletraditionnellement dans le cadre du Séminaire de bohémistique, organisé par la MZK depuis 2016 pour lesbohémistes étrangers. Cette année, celui-ci n’a cependant pas pu avoir lieu en raison de la crise sanitaire.
La solution alternative était de remettre le prix à Xavier Galmiche des mains du directeur de MZK Tomáš Kubíček dans la première quinzaine de novembre à Paris, où une cérémonie était prévue, en collaboration avec le Centre tchèque et en présence de l’ambassadeur Michal Fleischmann. Cependant, eu égard à l’évolution de la pandémie, il a également fallu remettre ce projet, et la remise physique du prix ne se déroulera vraisemblablement qu’en février 2021. « Nous regrettons que la cérémonie n’ait pas pu avoir lieu, mais le prestige du professeur Galmiche est au-dessus du temps, assez en tout cas pour que le Covid ne puisse l’atteindre. Nous nous sommes donc mis d’accord avec lui pour déplacer la remise du prix à plus tard. Cependant, nous en faisons dès maintenant l’annonce publique, puisqu’il s’agit d’une récompense pour l’année 2020 » déclare le directeur de la MZK, Tomáš Kubíček.
Le prix Premia Bohemica existe depuis 1993. Jusqu’en 2001, le prix a été décerné par la Fondation Fonds littéraire tchèque (Nadace Český literární fond, NČLF), de 2002 à 2011 par la Communauté des écrivains (Obec spisovatelů). Il a été rétabli en 2017, et il est décerné depuis lors par la MZK. L’importance de ce prix vise principalement à exprimer une claire reconnaissance pour le travail de longue haleine que suppose la diffusion de la culture tchèque à l’étranger.
Par le passé, le prix a été décerné à des personnalités telles que Susanna Rothová (1993), Oleg Malevič (1998), Christa Rothmeier (1999), Reiner Kunze (2004), István Vörös (2005), Edgar de Bruin (2008), Andrzej Czcibor-Piotrowski (2011), Urs Heftrich (2017) ou plus récemment la bohémiste italienne et professeure Annalisa Cosentino (2019).
Kounicova 65, 601 87 Brno
Lundi 1 avril 2019 — 19h30 au Centre tchèque de Paris
Soirée de lectures d’extraits du livre « La vie est ailleurs » de l’écrivain tchèque Milan Kundera qui fête aujourd’hui son 90 anniversaire, par Clara Leclerc et Mathylde Modde. Accompagnement musical au basson par Michaela Špačková et au piano par Sophie Patey.
La vie est ailleurs (Život je jinde) est un roman de Milan Kundera publié en tchèque en 1969. Sa traduction en français paraît en 1973 aux Éditions Gallimard et Kundera reçoit la même année le prix Médicis étranger.
La vie est ailleurs a pour cadre la Tchécoslovaquie avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale et raconte la vie de Jaromil, un personnage qui a dédié sa vie à la poésie.
Entrée gratuite
LUNDI 4 MARS – MERCREDI 3 AVRIL 2019
CAMPUS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Les semaines culturelles se déroulent sous les auspices de S.E. Monsieur Petr Drulák, Ambassadeur de la République tchèque en France et Délégué permanent de la République tchèque auprès de l’UNESCO.
En 2019, on va célébrer d’importants anniversaires tchécoslovaques et tchèques: l’acte héroïque de Jan Palach, en 1969, la révolution dite de « velours », de 1989, sans oublier la douloureuse période du Protectorat de Bohême-Moravie proclamé par l’Allemagne hitlérienne, au cours duquel furent fermées les écoles supérieures tchèques. L’année 2019 commémore aussi deux anniversaires tchèques et internationaux : l’entrée de la RT dans l’OTAN (en 1999) et dans l’UE (en 2004).
Lundi 4 mars
Bibliothèque universitaire Lettres, 17h
SOIREE LITTERAIRE avec Marek Toman, écrivain tchèque et diplomate. Son roman Chvála oportunismu [Apologie de l’opportunisme] est lié à l’histoire du Palais Černín, siège du Ministère des Affaires étrangères tchécoslovaques et tchèques, qui fut le théâtre d’épisodes politiques mouvementés au cours des derniers siècles.
Jeudi 7 mars
Bibliothèque universitaire Lettres, galerie d’art, 17h
VERNISSAGE de l’exposition La chair de ma chair. Deux générations de peintres tchèques et français : Jaroslav Hovadík (Zlín) et Yann Hovadik (Nancy). Moment musical.
VERRE DE L’AMITIE.
Mardi 12 mars
Salle A 104, 18h
CONCERT Hatikva [Naděje – Espoir]. Voyage musical en Europe centrale, à travers ses
peuples et ses musiques. Concert donné par l’ensemble Ladislava (Emmanuelle Marchal et Olivier Lombard).
Jeudi 14 mars
Bibliothèque universitaire Lettres, espace artistique U, 17h
VERNISSAGE de l’exposition Flora [Flore] de Lukáš Bradáček, peintre et sculpteur tchèque.
VERRE DE L’AMITIE avec dégustation de petites spécialités tchèques.
Mardi 19 mars
Salle A 104, 18h
CONFERENCE Musiques et musiciens dans le ghetto de Terezín (Theresienstadt).
Par Didier Francfort, Professeur des universités. En partenariat avec l’Association Les amis de la Cittadella, fondée par Madame Danielle Morali.
Jeudi 21 mars
Salle A 201, 18h15
DEBAT AVEC PROJECTION du film tchèque Masaryk [Jan Masaryk, Histoire d’une
trahison] de Julius Ševčík (2016). Portrait subtile d’un personnage emblématique de la Première République tchécoslovaque, encore démocratique, protagoniste des émissions Ici Londres durant la Seconde Guerre mondiale. La projection sera suivie d’un débat.
Mardi 26 mars
Salle A 201, 18h15
CONFERENCE AVEC PROJECTION du film tchèque Kolya [Kolja] de Jan Svěrák (1997). Histoire de la relation émouvante d’un violoncelliste de Prague, privé de son travail par la bureaucratie communiste, et d’un petit garçon russe, dont les destins sont liés par le hasard.
La projection sera précédée d’une conférence, retraçant les chemins de la République tchèque depuis la révolution de 1989 jusqu’à nos jours.
Mardi 2 avril
Salle A 226, 18h
CONFERENCE Quinze ans de la République tchèque au sein de l’Union européenne.
Par Petr Drulák, Professeur des universités et Ambassadeur de la République tchèque en France.
Du 7 mars jusqu’au 30 mars 2019
Bibliothèque universitaire Lettres, galerie d’art
EXPOSITION La chair de ma chair. Deux générations de peintres tchèques et français :
Jaroslav Hovadík (Zlín) et Yann Hovadik (Nancy).
Du 14 mars jusqu’au 3 avril 2019
Bibliothèque universitaire Lettres, espace artistique U
EXPOSITION Flora [Flore] de Lukáš Bradáček, peintre et sculpteur tchèque.
Les Semaines culturelles sont organisées par les étudiants et l’enseignante de langue, littérature et culture tchèques et soutenues par l’UFR ALL, le CERCLE, l’Ambassade de la République tchèque en France, l’association Franco-Tchéquie de Nancy et CzechLit – MZK de la République tchèque. Les films sont donnés en version originale, avec sous-titres en français. Entrée libre.
Adresse : Bibliothèque universitaire de lettres - 46 Avenue de la Libération – Nancy
Horaires : de 8h à 19h du lundi au jeudi, de 8h à 18h le vendredi et de 8h30 à 12h30 le samedi
Renseignements : 03.72.74.09.90
Entrée libre
Jaroslav Hovadík (1935-2011) fut peintre, graveur et sculpteur tchèque, né à Zlín. Il a vécu et travaillé en Tchécoslovaquie, aux États Unis, au Canada, en France et en Allemagne.
Son enfance et ses premières études d’art sont liées à la Moravie. Il a séjourné à Fryšták, près de Zlín, et il a fait ses études à l’École des Beaux-Arts et des Métiers à Uherské Hradiště (1952-1955). Il a continué ses études à Prague, à l’École Supérieure des Beaux-Arts (1955-1957). Ayant terminé ses études, il a fait son entrée sur la scène artistique en tant que peintre, mais il s’est consacré aussi à la création de gravures, d’objets d’art souvent installés en plein air et d’assemblages. Il s’est tendu plutôt vers l’abstraction. Il est devenu un des membres fondateurs du groupe d’artistes plasticiens 5+2 de Zlín.
Après le Printemps de Prague de 1968, étouffé par l’invasion militaire des Cinq pays du Pacte de Varsovie, il s’est exilé au Canada, ensuite, il s’est installé en France. En 1986, il est parti en Allemagne. Il a vécu et travaillé à Mühlheim et il a intégré l’Association des artistes plasticiens allemands. Après la « révolution de velours » de 1989, il revenait régulièrement en République tchèque, notamment à Litoměřice, et il a poursuivi sa création d’artiste plasticien.
De sa personnalité a toujours émané une énergie extraordinaire et une nécessité intense de créer. Il a exposé aux États Unis, en Australie, en Inde et en Afrique. Il est abondamment représenté dans les galeries tchèques et on peut trouver plusieurs de ses objets d’art, dont certains en plein air, dans sa ville natale, à Zlín.
Son fils Yann Hovadik (1982) est artiste plasticien et enseignant, né en France. Très jeune, il se passionne pour l’art, initié par son père tchèque Jaroslav Hovadík.
Durant son enfance et ses jeunes années, il dessine sans relâche jusqu’à sortir diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Nancy (2005).
Aujourd’hui peintre figuratif français, Yann Hovadik se distingue par sa virtuosité du dessin, son sens de la couleur et son art de la composition. Faire de la réalité des images poétiques, telle est la recherche artistique de Yann, quête visible aussi bien dans le choix des sujets, mais aussi dans sa manière à la fois puissante et subtile. Yann Hovadik partage son expérience régulièrement dans le magazine Pratique des Arts et à travers ses nombreux cours et stages en France (Nancy et Paris) et à l’étranger, très appréciés des élèves.
Voici ce qu’il dit au sujet de la peinture réaliste :
Le travail du peintre réaliste est bien plus que la simple reproduction du visible sur la toile. L’artiste peint sa vision sensible du monde à travers l’expression de la lumière, de l’atmosphère, de la couleur, de la forme. C’est l’interprétation de ces éléments qui transforme la nature en art. La peinture est alors pour le spectateur une expérience esthétique intense, subtile et élévatrice.
« Le dessin n’est pas la forme, il est la manière de voir la forme. » Edgar Degas
Lenka Froulikova, Commissaire scientifique, propose une exposition Flora [Flore] par Lukáš Bradáček, peintre et sculpteur tchèque, dans le cadre des Semaines des cultures tchécoslovaque et tchèque, du 4 mars 2019 au 3 avril 2019, à la Bibliothèque universitaire de lettres, sciences humaines et sociales.
Lukáš Bradáček, artiste plasticien, est auteur de tableaux, de dessins, de vitraux et de sculptures. Il est doté d’une imagination vive et d’une excellente connaissance des différentes techniques d’art plastique. Ses activités couvrent un domaine très vaste : hormi sa propre création, il organise de nombreux ateliers de peinture et de dessin en plein air, des concerts et des expositions. Il donne aussi des cours de peinture pour adultes et des cours de dessin pour enfants.
Après la fin de ses études à l’École Supérieure des Arts Décoratifs et Appliqués (UMPRUM) à Prague, où il fut étudiant à Atelier de peinture monumentale et appliquée, il s’est consacré tout d’abord à sa propre création, ensuite, il a commencé à travailler également comme professeur de peinture et de dessin. Aujourd’hui, il collabore avec des théâtres, pour lesquels il crée les décors, et avec des musées, où il se consacre à la restauration des objets d’art. Il fait des installations de ses sculptures dans les espace publiques et privés, il est un protagoniste des performances artistiques. Il organise des ateliers d’art plastique non seulement en République tchèque, mais aussi à l’étranger, notamment en Italie et en Suisse.
Si l’on visite son atelier personnel près de Prague, on remarque tout de suite que la nature figure parmi ses thématiques préférées. La nature est présente, de façon figurative ou symbolique, dans ses œuvres au niveau des sujets, mais aussi par les matériaux utilisés : des dessins de plantes, de fleurs, de fruits et d’animaux, des portraits aux détails floraux, des sculptures en bois ou et en pierre, ou encore en matériaux récupérés dans la nature et utilisés de façon inattendue et surprenante. En témoigne une série subtilement ironique de Têtes sculptées en bois – Tête longue, Tête creuse ou Tête bombée. Une autre série, celle de Coeurs baroques en bois, c’est une opposition émotionnelle aux Têtes rationnelles.
Les amateurs de botanique sont enchantés par son « jardin artistique », où ils trouvent Lavande, Tulipe et Cactus, mais aussi des fleurs des prés et des champs, comme Bleuet, Petite marguerite ou Myosotis. Même dans ses portraits, on voit des fleurs, des fruits et des légumes, plus ou moins cachés : Rosemarie, Petites poires, Avec des oranges, Raisins.
Les paysages sont peints dans une gamme très variée : soit il s’agit d’ une peinture très réaliste, soit le paysage est traité comme un ensemble, à la fois divisé et uni, de petits espaces de couleurs. Il faut ajouter à cette brève inscription de la création de l’artiste plasticien ses natures mortes aux couleurs fines et délicates et ses vitraux aux motifs végétaux stylisés. Flora [Flore] – soit la déesse romaine séduisante, présidant à tout ce qui fleurit, soit la puissance végétative de la nature – est le meilleur titre qu’on puisse donner à l’exposition d’oeuvres d’art de Lukáš Bradáček.
Lien vers le site de Lukáš Bradáček
Marek Toman, écrivain tchèque, a fait ses études à la Faculté des Lettres de l’Université Charles à Prague. Tout d’abord, il a travaillé à la Radio tchèque et, depuis 1997, il est fonctionnaire d’État au Ministère des Affaires étrangères de la République tchèque. Il a écrit les recueils de poésie Já [Moi], Jedna kabina pro dva osudy [Une cabine pour deux destins] et Citoskelety [Squelettes sentimentaux). Ses nouvelles Zvláštní význam palačinek [Un sens particulier des crêpes] et Já, ideální partner [Moi, un partenaire idéal] ont été publiées sous son pseudonyme Pavel Torch. Il a écrit les romans Frajer [Un frimeur] et Veliká novina o hrozném mordu Šimona Abelese [Grande nouvelle sur le terrible meurtre de Simon Abeles]. Il est également auteur de livres pour enfants, traducteur et éditeur de l’oeuvre complet de Jiří Daniel.
Son roman Apologie de l’opportunisme est particulièrement original : le narrateur du récit est le palais Černín, l’un des plus grand palais baroques de Prague. Le palais Černín est un héros solidement posé sur la place Notre-Dame de Lorette, il s’exprime en personnage fier et grandiloquent, mais il est doté d’une souplesse habile et simultanément d’un conformisme tenace. Au cours des siècles, le palais a tout vu et en fait des commentaires. Il retrace la vie de ses maîtres : de son noble fondateur Humprecht Jan Černín de Chudenice, de Reinhard Heydrich, vice-gouverneur du Protectorat de Bohême-Moravie, qui dirige d’une main de fer le pays sous l’occupation allemande, ainsi que de Jan Masaryk, fils du premier Président de la République tchécoslovaque T. G. Masaryk et ambassadeur à Londres dans l’entre-deux-guerres, puis ministre des Affaires étrangères. C’est depuis les années 1930 que le palais Černín est le siège du Ministère des Affaires étrangères de la Tchécoslovaquie et aujourd’hui de l’actuelle République tchèque.
Le palais raconte, avec une attention particulière, les conséquences tragiques de l’attentat mortel perpétré contre Heydrich par des résistants tchécoslovaques, envoyés de Grande Bretagne, et la défenestration ou le suicide de Jan Masaryk qui reste l’un des plus grands mystères de l’histoire tchèque. Il relate avec sarcasme la manière dont les dirigeants se succèdent au Ministère des Affaires étrangères, après le coup d’État communiste de 1948, et suite à l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces militaires des Cinq pays du Pacte de Varsovie, en 1968. Puis il rappelle avec beaucoup d’ironie la période de « normalisation » des années 1970-1980 et s’arrête à la « révolution de velours », en 1989. Le palais sympathise, de préférence, avec les puissants et considère les nouveaux maîtres accédant au pouvoir comme de grands idéalistes et des rêveurs.
Mais le palais Černín dispose aussi de sentiments tendres et entretient une relation platonique avec le couvent de Notre-Dame de Lorette, un magnifique édifice baroque, symbole de spiritualité et de compassion. Et il compare sa fierté démesurée de noble palais au caractère plébéien de la proche brasserie Au Boeuf noir. Ainsi, le livre relate l’histoire du pays de la période baroque au XXe siècle et constitue une réflexion sur les caractéristiques du peuple tchèque. Un narrateur aussi particulier que le palais Černín peut se permettre de parler, sans trop de respect, de la tendance à l’égalitarisme des Tchèques, de leur rapport difficile aux élites et d’une certaine habileté à changer d’opinion. Il rappelle ainsi, avec beaucoup d’humour, les limites à la compréhension d’autrui qui perdurent chez nous tous, même aujourd’hui.
En République tchèque, le roman Apologie de l’opportunisme a reçu le prix du Fonds littéraire tchèque.
Elle le comprit aussitôt.
«Quand de l’avion j’ai vu Prague à nouveau après toutes ces années, je me suis mise à pleurer. »
« Moi aussi, j’ai sangloté. »
Il la prit par la main et la sortit de la salle de bain, ils traversèrent la chambre et retournèrent dans l’antichambre. Cette fois, Jan se dirigea tout droit vers le piano. Il l’ouvrit, il s’assit sur le tabouret et commença à pianoter sur le clavier. Marcia, légèrement, l’entoura de ses bras par derrière ; à ce moment, j’ai pu voir quel visage avait Marcia en présence de Jan, quand elle croyait que personne ne l’observait.
D’une toute autre façon s’est déroulée la rencontre vespérale avec sa sœur et ses proches collaborateurs d’autrefois, qui a eu lieu aussi dans l’appartement de Monsieur le Ministre. Quand ils se sont assis cérémonieusement, car durant les années d’occupation ils avaient perdu l’habitude d’être ensemble, la lumière s’éteignit. La fiabilité du réseau électrique et la production de l’énergie étaient, à cette époque, pour ainsi dire, incertaines. Quelques-uns tentèrent de trouver des bougies. Se fit entendre le son de nombreux placards, ouverts à tout hasard. Monsieur le Ministre se leva (et moi j’ai apprécié, car tout naturellement, il ne pouvait pas savoir où se trouvaient les bougies, mais il montrait l’exemple tel un officier qui, le premier, trace une ouverture dans les rangs de l’ennemi devant les remparts …), il heurta les genoux de quelqu’un, se cogna au coin d’un meuble et déclara : « Ici il fait noir comme dans le trou d’un cul ! » « Mais mon petit Jan ! » gronda sa sœur sur le ton familial, qui m’a fait découvrir une face, pour ainsi dire, intime de Monsieur le Ministre, une face entièrement différente de celle du populaire Honza Masaryk, connu grâce aux émissions radiophoniques, qui savait se débrouiller de tout.
« Eh bien quoi ! » dit-il, sans se laisser intimider. « Si cela s’appelait un sucre d’orge, je dirais : « Ici, il fait noir comme dans un sucre d’orge ! » Mais puisque cela se dit autrement…
Une rencontre avec l’auteur aura lieu le lundi 4 mars à la Bibliothèque universitaire Lettres – CAMPUS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES – Université de Lorraine-Nancy à 17h
SOIREE LITTERAIRE avec Marek Toman, écrivain tchèque et diplomate. Son roman Chvála oportunismu [Apologie de l’opportunisme] est lié à l’histoire du Palais Černín, siège du Ministère des Affaires étrangères tchécoslovaques et tchèques, qui fut le théâtre d’épisodes politiques mouvementés au cours des derniers siècles.
Mme Lenka Froulíková, traductrice et professeur de tchèque à l’Université de Lorraine-Nancy
Le Centre tchèque de Paris et la Compagnie Golem Théâtre sont heureux de vous inviter à la lecture scénique de
La guerre des salamandres de Karel Čapek
Mardi 4/12/2018 — 19h30
En hommage à Karel Čapek, figure majeure de la littérature tchèque, décédé il y a 80 ans, le Centre tchèque de Paris vous invite à découvrir son chef d’œuvre « La guerre des salamandres » dans une adaptation en forme de lecture scénique, interpretée par la Compagnie Golem théâtre.
Adaptation : Michal Lázňovský
Traduction du tchèque : Claudia Ancelot
Avec : Frederika Smetana, Bruno La Brasca, Jacques Pabst, Philippe Vincenot
Coproduction : Opéra de Dijon. Créé à l’Opéra de Dijon en mars 2015.
Avec le soutien de la Région Auvergne Rhône Alpes, le Département de l’Isère et la communauté de communes du Trièves.
Entrée : 5 / Tarif réduit : 3
Réservations conseillées sur paris@czech.czou par téléphone au 01 53 73 00 22
Nami de Bianca Bellova a été traduit par Christine Laferrière et est paru aux Editions Mirobole en 2018.
Un roman d’initiation, une quête, une fable écologique
Voici l’histoire d’un jeune garçon qui grandit sur les rives d’un lac en train de s’assécher, quelque part au bout du monde…
Un village de pêcheurs. Un rivage qui recule de manière inquiétante. Les hommes ont de la vodka, les femmes des soucis, les enfants de l’eczéma. Nami, lui, n’a rien, hormis sa grand-mère aux mains immenses. Mais il a aussi un destin devant lui, un premier amour, et tout ce qui suit. Cependant, quand une vie commence à la toute fin du monde, elle peut peut-être finir à son début. Cette histoire est aussi vieille que l’humanité. Pour son héros, jeune garçon qui se lance dans sa quête avec pour seules armes son obstination et le manteau qui appartenait à son grand-père, il s’agit d’un pèlerinage.
Magnifique roman d’initiation, Nami est aussi une légende contemporaine autour du courage et du destin.
Née à Prague en 1970, Bianca Bellová est d’origine bulgare. Elle travaille comme traductrice et interprète depuis l’anglais. Elle a déjà fait paraître deux recueils de nouvelles et un premier roman très remarqué. Nami, publié en 2016, a remporté le Prix de littérature de l’Union européenne et le prix Magnesia Litera. Bianca Bellova est traduite dans 15 pays.
Zátopek, un roman graphique de Jan Novák et Jaromír 99, traduit du tchèque par Guillaume Narguet est paru aux Editions Des Ronds dans l’O en 2018
« C’est à la frontière de la douleur et de la souffrance qu’un garçon devient un homme » affirmait Emil Zátopek.
C’est précisément en repoussant constamment les limites de son propre corps que l’athlète tchèque est devenu le phénoménal coureur à pied que l’on connaît et un des sportifs les plus célèbres de l’histoire. Sa victoire sur le 10 000 mètres et sa deuxième place sur le 5000 mètres aux Jeux olympiques de Londres en 1948 n’étaient qu’un début. Trois médailles d’or à Helsinki quatre ans plus tard et un triplé resté inégalé depuis ont fait de lui une légende. C’est pourtant un succès plus important encore qu’il a alors remporté en contraignant le régime communiste à autoriser la participation aux Jeux olympiques de son collègue Stanislav Jungwirth, initialement sanctionné pour des motifs politiques. Le scénario signé Jan Novák et la réalisation visuellement enivrante de Jaromír 99 nous font revivre quelques-uns des plus grands moments de la carrière d’Emil Zátopek ainsi que sa rencontre avec Dana, l’amour de sa vie.
A chacun sa part de gâteau d’Ota Pavel traduit du tchèque par Barbora Faure est paru aux Editions Do en 2018.
Pendant des années Ota Pavel s´est intéressé à ce que des athlètes, hommes et femmes, devenus parfois de véritables symboles, ont dû accomplir, endurer, réaliser – mais aussi supporter et oublier. Leurs victoires, leurs défaites, leurs drames intérieurs, leurs tragédies personnelles. Il a ensuite mis tout son art d´écrivain à convertir ces observations en récit, réussissant en quelques pages à transformer un destin individuel en un drame puissant, à tirer d´une histoire personnelle des leçons universelles. Avec un regard toujours tendre, un style et un ton si caractéristiques, il parvient à évoquer la saveur de la gloire, mais aussi le goût amer des obstacles, de l´ingratitude et de l´oubli. Sa vision ample et profonde dépasse ainsi largement le seul univers du sport.
Déjà paru chez le même éditeur :
Comment j’ai rencontré les poissons traduit par Barbora Faure avec la préface de Mariusz Szczygiel, publié en 2016 a obtenu le prix Mémorable 2017 décerné par le groupement de librairies Initiales.
Les poignantes mais souvent joyeuses histoires de ce livre composent la tendre chronique d’un homme qui se souvient de son père, génial représentant de commerce et grand amoureux de la pêche, géant captivant et charmeur aux yeux de l’enfant qu’il était. Elles commencent simplement, par ce regard de l’enfance, puis elles se développent pour illustrer la prise de conscience d’un garçon qui grandit et observe le monde autour de lui. Et si elles reconstituent l’histoire de sa famille, avec en arrière-plan celle de l’Europe centrale, elles sont en réalité beaucoup plus que cela : de touchantes méditations sur la vie et la survie, la mort et la mémoire, l’humour, la justice et la compassion.
Classique de la littérature tchèque et déjà traduit dans de nombreux pays, de la Pologne à l’Italie, de l’Espagne aux États-Unis en passant par Israël, Comment j’ai rencontré les poissons, largement autobiographique, n’avait encore jamais été traduit en français. Il est un des livres préférés de l’écrivain et journaliste polonais Mariusz Szczygieł, auteur de la préface.
Paru dans une première version en 1973, il a été complété, lors de ses nombreuses rééditions, d’autres histoires écrites par Ota Pavel. Cette traduction réunit un certain nombre de celles qui composent les recueils connus sous les titres La Mort des beaux chevreuils et Comment j’ai rencontré les poissons. Elle offre ainsi aux lecteurs français le plaisir de découvrir une œuvre dont l’humour et l’originalité ont permis à Ota Pavel de devenir un classique dans son pays, au même titre que Jaroslav Hasek et Bohumil Hrabal.
Ota Pavel est né le 2 juillet 1930, à Prague, en Tchécoslovaquie. Fils d’un père juif, Leo Popper, représentant de commerce, et d’une mère chrétienne, Hermina Popper (photo), il avait deux frères, Jiri et Hugo.
C’est la guerre qui a directement bouleversé la vie heureuse de la famille Popper. À partir de 1939, les enfants ne peuvent plus aller à l’école et la famille est contrainte au déménagement, car les juifs doivent laisser la place aux allemands qui envahissent Prague. Les Popper s’installent dans la maison des grands-parents, à Buštěhrad, en Bohème. Mais comme la famille a tout abandonné derrière elle, la vie est difficile. En 1943, ses deux frères sont envoyés dans le camp de concentration de Terezin, puis son père au début de l’année 1945. Ota, lui, reste avec sa mère.
Après la guerre, Leo et ses deux fils reviennent de captivité. La famille change alors son nom pour Pavel. En 1949, grâce à son ami, l’écrivain Arnošt Lustig, Ota trouve une place de journaliste sportif à la radio nationale. Dans sa carrière, il a écrit beaucoup d’histoires sur les sportifs qu’il a connus et les évènements auxquels il a assisté.
C’est au cours de l’un d’eux qu’il a eu sa première attaque maniaco-dépressive, maladie qui l’affectera le reste de sa vie. Elle survient en 1964, au moment des Jeux olympiques d’hiver, à Innsbruck, en Autriche.
Son frère Hugo a raconté ce qui s’était passé : « En 1964, Ota était reporter sportif. À Innsbruck, il y a eu un cafouillage et l’équipe tchèque de hockey sur glace a terminé avec la médaille de bronze. Ota a rejoint les joueurs dans les vestiaires et quand il a dit que la troisième place, ce n’était pas si mal, un des joueurs a hurlé “Toi, le Juif, va te faire gazer !” Cela a vraiment touché Ota, qui a commencé à voir Hitler, Eichmann et Kaltenbrunner. Les horreurs de son enfance sont remontées à la surface. Ota a quitté les vestiaires et il a eu sa première attaque. Parti dans les collines, il a mis le feu à une grange en sauvant tous les animaux. Les Autrichiens l’ont trouvé et l’ont transporté dans un établissement psychiatrique. »
Jusqu’à sa mort par crise cardiaque, neuf ans plus tard, le 31 mars 1973, Ota Pavel sera hospitalisé seize fois pour sa dépression. Pendant cette période, il écrivit tous ses livres, salués tant par le public que par la critique.
Pêcher était un passe-temps de sa jeunesse. Et, à la fin de sa vie, les promenades qu’il fait dans les rivières où il allait enfant prendront une signification nouvelle, comme s’il y trouvait une paix véritable.
Les Aventures du brave soldat Švejk pendant la Grande Guerre, Livre I : À l’arrière traduit du tchèque par Benoît Meunier, avec la préface de Jean Boutan, illustré par Josef Lada est paru aux Editions Gallimard, collection Folio, en 2018.
Prague, 1914 : le vendeur de chiens Josef Švejk part en guerre la fleur au fusil. Mais l’administration de la Monarchie austro-hongroise ne sait que faire de cet encombrant soldat, à la fois roublard et naïf, intarissable raconteur d’histoires. Commence pour Švejk une odyssée qui le mènera à travers toutes les couches de la société praguoise, de la prison à l’auberge, de l’hôpital psychiatrique à l’aumônerie, du bureau de recrutement au boudoir…
Chef-d’œuvre de la littérature tchèque paru en 1921, cette satire de l’autorité (politique, militaire, religieuse) et de la bêtise universelle rassemble expériences vécues et choses entendues, que l’auteur amplifie par collage, à la manière des grands romans de la modernité au XXe siècle. Héroïque et vulgaire, Švejk subvertit les catégories morales, les clivages politiques et les différences nationales, pour devenir le héros burlesque et rebelle d’une Europe au bord du gouffre.
L’Âge d’or de Michal Ajvaz a été traduit du tchèque par Michal Pacvon et Aline Azoulay. Il est paru aux Editions Mirobole en 2017.
À travers un carnet d’exploration fictif, un voyageur revisite en imagination l’île peuplée d’excentriques où il vécut plusieurs années, faisant resurgir un univers de bruissements, d’odeurs et de lumières mouvantes, royaume de l’étrange et du beau dont le joyau le plus envoûtant est un livre labyrinthique que les indigènes complètent ou altèrent au gré de leurs humeurs…
Sur les traces de Michal Ajvaz et de son narrateur nostalgique, le lecteur arpente cette île mystérieuse, royaume de l’insensé et de l’absurde à la géographie vaporeuse, au langage mouvant, au gouvernement improbable, et se perd dans un roman extravagant à la lisière d’un guide touristique devenu fou, au fil d’un imaginaire qui file à bride abattue…
Véritable figure littéraire tchèque, Michal Ajvaz est romancier, poète, essayiste. Né dans une famille de réfugiés russes en 1949 à Prague, il a suivi des études à la faculté de philosophie de l’Université Charles de Prague, puis exercé divers métiers – ouvrier, concierge, veilleur de nuit dans un garage, employé au service des eaux de la ville de Prague. Depuis 1994, il se consacre à la recherche et l’écriture. Son abondante bibliographie comprend, outre d’importants essais philosophiques ou littéraires sur des auteurs comme Derrida ou Borges, des ouvrages de poésie et de fiction. Il a reçu les deux plus prestigieux prix littéraires pour son œuvre : le prix Magnesia Litera, et le prix Jaroslav Seifert. Ses ouvrages ont été publiés dans 13 pays : Etats-Unis, Russie, Japon, Pologne, Hongrie, Slovénie, Pays-Bas, Belgique, Suède, Croatie, Bulgarie, Norvège et Serbie. Il est considéré comme un écrivain majeur dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis où il fait l’objet d’un travail critique important.
L’autre ville, traduit par Benoît Meunier paru en avril 2015. Il a reçu le Grand Prix Européen Utopiales 2015 et il a été finaliste du Prix Mythologica et du Grand Prix de l’Imaginaire en 2016.
Dans une librairie de Prague, un homme trouve un livre écrit dans un alphabet inconnu et l’emporte chez lui ; bientôt l’ouvrage lui ouvre les portes d’un univers magique et dangereux. À mesure qu’il s’enfonce dans les méandres de cette autre ville, il découvre des cérémonies baroques, des coutumes étranges et des créatures fascinantes ; derrière la paisible Prague des touristes, des cafés se muent en jungles, des passages secrets s’ouvrent sous les pieds et des vagues viennent s’échouer sur les draps…
Livre hypnotique entre merveilleux et surréalisme, L’Autre Ville est une ode à la quête, et au courage nécessaire pour affronter les nouveaux mondes qui ne cessent de nous appeler.
Lenka Horňáková-Civade est une écrivaine et peintre tchèque installée dans le sud de la France.
Après des études en économie et philosophie, elle obtient sa licence d’Arts Plastiques à la Sorbonne en 2009.
En 2010, elle publie son premier livre « Provence jako sen » (Provence comme un rêve) suivi d’un deuxième en 2011 « Lanýze » (Truffes).
En 2014, le livre « Entre Seine et Vltava » qu’elle a coécrit avec Anne Delaflotte Mehdevi voit le jour.
Depuis 2010, Lenka Hornakova Civade est régulièrement invitée à participer, comme artiste et écrivain, à des conférences sur l’évolution du rôle des femmes en République Tchèque. Elle a eu plusieurs expositions en République tchèque et en France.
Son premier roman rédigé en français, « Giboulées de soleil », publié en 2016, reçoit le prix Renaudot des lycéens 2016.
« Une verrière sous le ciel » est son second roman.
À PROPOS DU LIVRE
« Dans les contes de mon pays, il y a souvent trois fées qui se penchent sur le berceau du bébé pour lui souhaiter une vie de telle ou telle couleur, sous de bons auspices ou au contraire pleine d’embûches. À quoi cela tient-il ? À leur bonne humeur ? »
Il était une fois, en 1988, une jeune fille envoyée en colonie de vacances en France par le parti communiste tchécoslovaque. Au dernier moment, sur le quai de la gare de l’Est, Ana refuse de rentrer. Elle vient d’avoir 18 ans et décide de changer le cours de son destin.
Écrit avec la même splendide énergie que Giboulées de soleil (Prix Renaudot des lycéens 2016), Une verrière sous le ciel nous place dans le Paris de la fin des années 1980, auprès d’un personnage qui se demande comment grandir, être libre, connaître le monde au-delà des apparences. Ana le découvrira à travers les mots et les gestes des autres.
L’Ambassade de la République tchèque et l’Ambassade de la République slovaque à Paris vous invitent à une soirée-débat sur le thème « Štefan Osuský, ambassadeur tchécoslovaque de l’entre-deux-guerres ». Le débat aura lieu le 258 mars à partir de 19h30. La soirée s’inscrit dans le cadre du projet « France-Tchéquie-Slovaquie: Regards croisés », organisé par l’Ambassade de la République slovaque, l’Ambassade de la République tchèque, le Centre tchèque de Paris et autres partenaires à l´occasion du centenaire anniversaire de la création de la République tchécoslovaque
Voici un lien vers une vidéo sur le cinéma tchèque et slovaque :
https://www.arte.tv/fr/videos/070104-007-A/cinekino-tchequie-et-slovaquie/
Coup de projecteur sur l’histoire du cinéma tchécoslovaque, politique, inventif et sensuel, qui regorge de pépites. Il a connu des moments de forte effervescence créatrice, notamment la période de la Nouvelle Vague tchécoslovaque, emmenée par Milos Forman, Vera Chytilova, Ivan Passer et Jiri Menzel.
L’histoire du cinéma tchèque et slovaque regorge de pépites : contes, films d’animation surréalistes comme Le brave soldat Chvéïk ou merveilles de sensualité comme le muet Extase, très osé pour son époque (1933). Il a connu des moments de forte effervescence créatrice, notamment dans le sillage du Printemps de Prague. C’est aussi un cinéma habité par les mutations politiques, comme le raconte Magda Vasaryova, héroïne à 16 ans de l’épopée historique Marketa Lazarova, tournée en 1967 dans les mythiques studios Barrandov. L’année précédente, Le Miroir aux alouettes de Jan Kadar et Elmar Klos se faisait remarquer au-delà des frontières, en remportant l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Et le chef-d’œuvre de Jiri Menzel Alouettes, le fil à la patte, est resté interdit pendant près de 20 ans pour sa critique de l’absurdité du régime communiste, avant de triompher à la Berlinale de 1990. Quant au doublement oscarisé MilosForman, c’est avant 1968 qu’il a réalisé de grandes œuvres dans son pays d’origine avant de choisir l’exil pour connaître la carrière américaine que l’on sait.
Quand : Mercredi 1er Mars – Jeudi 16 Mars et jusqu’au 7 Avril 2017
Où : Campus Lettres et Sciences humaines
Les semaines culturelles se déroulent sous les auspices de l’Ambassade de la République tchèque en France.
L’Université de Lorraine vous invite à participer à l’exposition, au concert, aux projections de films, aux débats et lectures au sujet de la culture tchèque et tchécoslovaque. Venez nombreux !
Lenka Froulikova, Commissaire scientifique, propose une exposition Caresse de la lumière lors des Semaines de la culture tchèque et tchécoslovaque du 1er mars 2017 au 7 avril 2017 à la Bibliothèque universitaire de lettres. Marie-France Louis-Malinská, artiste-peintre, nous fait découvrir ses huiles sur toile, techniques mixtes et pastels. Marie-France Louis-Malinská est artiste-peintre, dessinatrice et décoratrice franco-tchèque. Elle est une des artistes plasticiennes de Lorraine, sociétaire de l’Association des Artistes Lorrains. Marie-France Louis-Malinská est née d’une mère tchèque et d’un père français et a passé son enfance sous l’influence de sa grand-mère tchèque. Elle a étudié les arts plastiques dans l’atelier de Ian Woodcock, professeur à l’École des Beaux-Arts de Nancy. Elle s’est formée aux techniques du cinéma d’animation à l’École des Gobelins à Paris. À l’âge adulte, elle s’est inscrite à l’Université de Lorraine pour faire des études de langue, littérature et culture tchèques. À la suite de plusieurs séjours linguistiques en République tchèque (Prague, Brno, Poděbrady, České Budĕjovice), elle a retrouvé ses racines en Bohême de l’Est. Elle s’est familiarisée avec les arts plastiques tchèques, dont la douceur est bien visible dans ses œuvres aux techniques différentes : huile, acrylique, pastel, aquarelle, techniques mixtes. Son talent l’amène à une expression artistique très large. Elle s’adonne au paysage, à la nature morte, au nu et au portrait.
Adèle n’a pas encore dîné [Adéla ještě nevečeřela]
Film de Oldřich Lipský (1978). Comédie parodique qui détourne avec humour et bonheur les codes du
cinéma américain, avec l’excellent acteur slovaque Michal Dočolomanský. Suivi d’un débat.
Perdus à Munich [Ztraceni v Mnichově]
Film de Petr Zelenka (2015) au sujet historique qui combine réalisme dramatique et fantaisie joyeuse, allant jusqu’à
l’absurdité. Suivi d’un débat.
Soirée littéraire, exposition et projection de film sur la vie et l’époque de Karel Čapek
autour du livre Lettres à Věra de Karel Čapek, traduit en français par Martin Daneš, publié récemment aux éditions Cambourakis. En 1920, l’écrivain Karel Čapek rencontre une jeune étudiante Věra Hrůzová, belle et brillante. Son amour pour elle se reflète dans une longue correspondance, dont elle est la destinataire. Lecture-discussion avec Martin Daneš, écrivain, journaliste et traducteur.
Exposition La vie et l’époque de l’écrivain Karel Čapek, préparée par le Mémorial de Karel Čapek en République tchèque, avec Projection du film documentaire La vie et l’époque de l’écrivain Karel Čapek de Josef Císařovský (2007).
Concert de musique tchèque
Un après-midi en Bohême, par l’ensemble Résonances Lyriques – Marie Kopecká (mezzo-soprano) et Jan Krejčík (piano) : A. Dvořák, J. Křička et L. Janáček.
Veronika Richterová est une artiste tchèque née en 1964 à Prague. Après avoir étudié à l’Ecole Centrale des Arts Zizkov et à l’Académie des Arts, Architecture et Design de Prague, elle intègre l’école des Arts décoratifs de Paris en 1990. Jusqu’au début des années 90, elle se consacre essentiellement à la peinture et à l’émail pour ensuite développer la sculpture avec le plastique comme matériau de prédilection.
Depuis la dernière décennie, l’artiste utilise diverses méthodes de coupe, de chauffage, et d’assemblage afin de construire des formes colorées translucides de crocodiles, de chandeliers ou de plantes.
Son obsession des bouteilles en plastique ne s’arrête pas à la création d’oeuvres d’art. Elle a également recueilli plus de 3000 objets de 76 pays, puis écrit sur l’histoire et l’utilisation de cette matière à laquelle elle donne une seconde vie.
Veronika Richterová présente à la Galerie les 3 Lacs sa dernière série sur les fonds marins intitulée « Océan Plastique ».
L’exposition est visible jusqu’au 10 février.
Adresse : Galerie les 3 Lacs, Université des Sciences Humaines et Sociales – Lille 3, campus Pont de bois, bâtiment A, Villeneuve d’Ascq, métro: Pont-de-Bois.
Dans la semaine du 23 au 27 janvier de 12h à 14h, vous pouvez participer aux ateliers de création artistique de Veronika Richterova.
Venez nombreux !
Pour plus d’informations : www.veronikarichterova.com
ACTION CULTURE – UNIVERSITE DE LILLE SHS
03 20 41 60 25
action-culture@univ-lille3.fr
www.univ-lille3.fr/culture
Avenue Nationale, le nouveau roman de Jaroslav Rudiš, est paru chez Mirobole Éditions.
Traduit du tchèque par Christine Laferrière.
« Un roman-monologue coup de poing : dans la tête d’un néoextrémiste. »
Vandam est peintre en bâtiment. Il a connu la dépendance aux drogues et la prison. Il est fasciné par l’histoire militaire, voue un culte aux grands chefs de guerre et fait deux cents pompes par jour. Il hante la taverne de sa banlieue praguoise pour boire des bières ou se battre. Il vit une aventure avec la serveuse Lucka. Et il est fier d’avoir donné le premier coup lors de la Révolution de Velours de 1989 qui a précipité la chute du communisme tchèque.
Dans ces pages, il livre ses « leçons de vie » et déverse ses obsessions, entre le rire et la rage.
Épopée européenne et universelle, poème brutal et mélancolique, monologue dense et halluciné, Avenue nationaleplonge le lecteur dans la tête d’un néoextrémiste ordinaire perdu dans une démocratie en quête d’identité et reflète les paradoxes des idéologies contemporaines.
Avenue nationale a rencontré un grand succès en Allemagne. Il sera bientôt traduit en espagnol et publié au Chili.
Un film est actuellement en préparation.